Matthias Langhoff met en scène le réel de son propre cauchemar. Il sait pourtant que de son réel, rien ne peut se transmettre aux autres. L'idée de montrer son réel sur scène est donc selon lui "une pure illusion", mais une illusion sans laquelle il "ne peut rien faire". Au-delà de ce réel-là, c'est aussi celui de la langue qui est ici abordé. Le metteur en scène a jadis quitté l'Allemagne pour la France, pays depuis lequel il pense et "regarde" dans une autre langue que celle qui l'a vu naître au langage. S'il fait de la langue "le réel de la pensée", il se demande également si nous suivons la langue – comme les apparences pourraient le laisser croire – ou si, ce n'est pas plutôt la langue "qui fait des commentaires sur ce que nous faisons"...