Peinture abstraite. Gerhard Richter. 1999 |
« C'est pour autant qu'une interprétation juste éteint un symptôme que la vérité se spécifie d'être poétique. »[1]
C'était lors de la très belle nuit de Lacan à l'ENS où le film de Gérard Miller « Rendez-vous chez Lacan »[2] était à l'affiche. Fascinée, j'avais baptisé de « morceau d'anthologie lacanienne » le destin d'un signifiant par l'acte analytique. Il s'agit du signifiant acronymique G-e-s-t-a-po, épinglé d'un rêve rapporté en séance, et qui charriait son réel douloureux et brumeux d'une enfant de la guerre – Kinderkrieg. L'acte, qui passait par un geste silencieux de Lacan, une main passée sur la joue, visait le réel de la frappe du signifiant sur le corps, et a ouvert une brèche. Il nous est rapporté comme un « événement de lumière » par Susanne Hommel qui raconte ici la trace vivante d'un « geste à peau ». Le sien.
Élise Clément
Paris