Depuis la crise de la vache folle, ceux qui promettent la tranquillité ont pensé : traçabilité. Du producteur aux consommateurs, le parcours est balisé. Ainsi est né le principe de précaution.

Dans cet élan, un syndicaliste agricole dénonce la « malbouffe », la situant en provenance de l'étranger. Dans le même temps, des enquêtes nous révèlent que le traditionnel repas de famille a du plomb dans l'aile. À la femme nommée « active », on propose des plats préparés. Une marque dont l'anagramme est « aimer », longtemps portée par un homme à l'œil vif, fera dire à une voix blanche : « Ce n'est pas parce que c'est déjà fait qu'il ne faut rien faire ».

Pour le bien du plus grand nombre, de nouvelles recommandations de santé publique sur les exhausteurs de goût, visant principalement le sel, sont publiées. Puis éclate le scandale de la viande de cheval dans des plats préparés. Cette tromperie devait être résolue par la destruction des lots non-conformes, mais, crise oblige, ces lots ont en fait été donnés aux plus démunis. Est-ce là la modernité ? Faire d'un raté dans la traçabilité un plus pour indigents.

Hélène Zou
Montpellier, ACF-voie Domitienne