Un réel pour le XXI sciècle
ASSOCIAZIONE MONDIALE DI PSICANALISI
IX Congresso dell'AMP • 14-18 aprile 2014 • Paris • Palais des Congrès • www.wapol.org

Programma di Congresso
Iscriversi alla FESTA
Iscrizione FULL
What's up ! NEWS
Comitato d'azione della Scuola Una - Papers
Testi di orientamento
Affinità VIDEO
5 minuti alla RADIO
Affinità DA LEGGERE
Pezzi di reale WAP WEB
Giornata clinica
Bibliografia
Pubblicazioni
Dossier stampa
Informazioni pratiche
I Congressi precedenti
Ricerca nel sito
Loading
Seguire
@scilitwitt !
PEZZI DI REALE
L'analyste, supporteur de l'impossible
Monique Amirault

« Ce que nous avons à surprendre est quelque chose dont l'incidence originelle fut marquée comme traumatisme », indique Lacan[1], à quoi J-A Miller fait écho en qualifiant l'analyste de « surpreneur de réel ». Mais dans certains cas, le réel n'a pas à être surpris, car le réel est au-devant de la scène, c'est lui qui surprend et emporte tout.

Alicia vient sans déroger à ses rendez-vous avec un analyste alors que l'horizon d'un destin où elle aurait quelque part lui est radicalement bouché.

Les semblants de la famille qu'elle a fondée avec un partenaire qui la traite sans humanité, n'ont pas recouvert longtemps le réel avec lequel Alicia a toujours été dans une grande proximité. Elle revient de loin, a survécu à l'impossible et elle énonce, non sans ironie, la seule chose qui lui a permis de « tenir » : l'espoir qu'un jour elle partira. Y croire est chez elle une sorte de décision. Cependant, elle est trop fragile pour cela, n'en a pas les moyens. Et cette impasse la plonge dans des moments de profonde dépression. Mais aujourd'hui Alicia crie l'impossible à supporter plus longtemps une situation qui lui ferme tout accès à « une vie normale ». Elle ne le veut plus et elle le crie.

Le réel comme impossible à supporter, formulation de Lacan qui « évoque la dimension de la charge, du poids et même de la souffrance » exige la présence du corps[2]. Avec Alicia, l'analyste accueille depuis plusieurs années cette violence du réel. Le supporter, ne pas s'en détourner, n'est pas sans conséquences du côté de l'angoisse de l'analyste chez qui parfois un léger vertige, un frisson, en témoignent.

L'analyste, s'il doit tendre à cette position nécessaire de détachement pour accueillir le réel de la clinique, ne peut cependant qu'être, « qu'il le veuille ou non, concerné, irréductiblement concerné », dit Lacan[3]. Mais il peut se protéger de ce « concernement », « c'est-à-dire qu'il interpose entre lui et le fou, un certain nombre de barrières protectrices ».

Entre détachement et concernement, ces barrières, avec le contrôle, peuvent tomber pour permettre à l'analyste de ne pas reculer et d'accueillir, avec son corps, celui qui est son semblable.

Monique Amirault
ECF, Angers

  1. Lacan J., Autres Écrits, Seuil, Paris, 2001, p. 353.
  2. Brodsky G., voir sur ce site : http://www.congresamp2014.com/fr/template.php?file=Textos/La-clinica-y-lo-real_Graciela-Brodsky.html
  3. Lacan J., « Petit discours aux psychiatres », inédit.