Lors d'une rencontre, une jeune femme non loin de la trentaine m'informe qu'un choix professionnel l'amène à s'éloigner pour plusieurs mois du lieu de résidence de son compagnon. Au cours des échanges, elle rapporte que les professionnels de sa catégorie connaissent le plus haut taux de séparation de couple, en raison de l'éloignement géographique. Se référant à son conjoint, elle ajoute alors ce que j'entends comme une posture fondamentale pour elle : « Si la séparation devait arriver, il est essentiel que ce soit clair entre nous ! »

Autrefois, devant le réel du non-rapport sexuel, la société, la religion avançaient des idéaux de vie de couple ou de famille qui pressaient les conjoints à rester ensemble, pour le meilleur et pour le pire... Actuellement, un discours courant normalise la séparation ; plus rien ne vient border le réel du non-rapport sexuel par des mots ou par des exigences sociales.

Dans cette exigence de « clarté », se formule une éthique basée sur la parole, pour encadrer le réel de l'absence de rapport et humaniser une rupture éventuelle.

Bernadette Colombel
Association ParADOxes, Paris